Intelligence Artificielle - Rêve ou Dystopie ?

mars 11, 2023

 


A moins de vivre déconnectés d’internet et des médias, vous avez probablement tous entendu parler de l’Intelligence Artificielle (IA). Ces dernières années, l’émergence de cette technologie n’a cessé de croitre...

Et pourtant, tout commence vers les années 1600 (oui !) quand le premier concept d’intelligence artificielle apparait dans le roman de Robert Burton « The Anatomy of Melancholy » où le personnage Talus est un automate de métal créé pour tuer les ennemis de son créateur.

Au 20ème siècle, l’œuvre qui explora davantage le sujet fut « I, Robot » d’Isaac Asimov, publié en 1950. Le livre présente une série de nouvelles explorant les relations entre les robots et les humains, mettant en avant la fameuse « Loi des trois robots » d’Asimov, qui énonce les règles de base pour les robots afin de les empêcher de causer des dommages aux humains.

Au cinéma, l’IA a également été explorée, tout d’abord avec le film de Fritz Lang « Metropolis », sorti en 1927 (oui ça ne date pas d’hier !). L’ouvrage met en scène un robot humanoïde nommé Maria qui est créé pour satisfaire les désirs des humais, mais finit par semer le chaos.

Le film « 2001, l’Odyssée de l’Espace » de Stanley Kubrick sorti en 1968 est un autre exemple notable. Le film présente HAL 9000, un ordinateur de bord équipé d’une IA qui est programmée pour aider l’équipage dans leur mission, mais qui finit par prendre des décisions qui mettent en péril la vie de l’équipage.

Depuis le début des années 2000, la réalité rejoignit la fiction, dès lors que l’informatique fit son entrée dans les ménages. Au contact de tous ces algorithmes toujours plus puissants, nous parlions de l’intelligence artificielle comme une possible évolution technologique réelle et non plus un concept imaginaire, et certains d’entre nous se posaient déjà des questions existentielles à leur sujet. L’exceptionnel Terminator et le monumental Matrix ont commencé à faire germer l’idée de manière un peu plus concrète à travers des nouvelles dystopies, en rendant les machines encore plus fourbes et manipulatrices qu’avant. Et comme la réalité ressemble de plus en plus à une dystopie, il y a de quoi s’interroger.

L’idée qu’un virus informatique donne la capacité aux machines de devenir autonomes et meurtrières avait de quoi glacer le sang, tout comme le fait de penser que nous vivons dans une simulation contrôlée par des IA, pour nous faire oublier que l’humanité n’est en réalité rien de plus qu’une source d’énergie inerte, cultivée pour alimenter les machines. Là encore, on sent un petit frisson dans le dos rien qu’à supposer que cela puisse être réel.

De nos jours, l’IA est un sujet de plus en plus présent dans notre vie quotidienne. Elle est utilisée dans de nombreux domaines tels que la santé, l’éducation, la finance, la sécurité et même les loisirs. Mais qu’est-ce que l’IA exactement, et quels sont les avantages et risques de son utilisation ?




L’intelligence artificielle est une technologique qui permet aux machines de simuler l’intelligence humaine, et peut être utilisée pour accomplir des tâches telles que la reconnaissance d’images, la traduction de langues, la reconnaissance vocale et la prise de décision. L’IA est alimentée par des algorithmes complexes qui lui permettent de traiter de grandes quantités de données et de trouver des modèles et des tendances qui échappent souvent aux humains.

L’un des avantages de l’IA est sa capacité à améliorer l’efficacité et la précision de nombreuses tâches. Par exemple, l’IA peut aider les médecins à diagnostiquer rapidement et plus précisément certaines maladies, ce qui peut sauver des vies. De même, l’IA peut aider les entreprises à mieux comprendre les besoins et comportements de leurs clients pour mieux cibler le marketing. On peut ne pas être d’accord avec certaines utilisations de l’IA, mais cela reste un outil pratique dans notre modèle de société.

A ce sujet, l’IA comporte des risques. Son utilisation peut aboutir à toutes sortes d’abus. L’un des principaux risques est la perte d’emplois pour les travailleurs dont les tâches peuvent être automatisées par l’IA. De plus, elle peut être sujette à des biais et des erreurs, en particulier si les données sur lesquelles elles se basent sont incomplètes ou inexactes. Par exemple, si une IA est formée sur des données biaisées en faveur d’un groupe au détriment d’un autre, elle peut reproduire ce biais dans ses décisions.

Un autre risque est lié à l’utilisation de l’IA dans des domaines tels que la surveillance et la sécurité. Elle peut être utilisée pour surveiller les comportement des gens et les prédictions de leurs actions futures, ce qui peut porter atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles. Alors là on parle de « possibles » dérives, mais sans entrer dans le conspirationnisme, cette frontière a déjà été franchise.

En chine, le système de reconnaissance faciale alimenté par IA permet aux autorités de suivre les mouvements des citoyens en utilisant des caméras de surveillance pour collecter des données sur les personnes dans les lieux publics, puis en utilisant des algorithmes pour reconnaitre et identifier les individus. Ce système est critiqué pour son intrusion dans la vie privée et comme un moyen de pression et de coercition, sans compter le système de notation (bon ou mauvais citoyens) et d’exposition publique. Bien évidemment, évoquer cette utilisation de l’IA en Chine pourrait être taxé de conspirationnisme comme je l'ai évoqué plus haut, mais il y a des faits qui semblent confirmer cet usage douteux. Je ne suis pas un expert, mais leur attitude est un premier pas vers une bonne vraie dystopie. A vous de juger…

Un autre exemple d’utilisation abusive de l’IA se situe dans les programmes de prévision de la criminalité. Ces programmes utilisent des algorithmes pour prédire les zones où des crimes sont susceptibles de se produire afin que les autorités puissent se concentrer sur ces zones. L’idée peut sembler utile et bénéfique, mais ces programmes sont critiqués pour leur manque de transparence et leur potentiel de discrimination envers certaines populations. De plus, leur efficacité est souvent contestée et des études ont montré que ces programmes n’ont pas réussi à réduire la criminalité de manière significative, et qu’ils peuvent même contribuer à renforcer les pratiques policières discriminatoires.

Nous pourrions aussi parler des drones qui peuvent soulever des préoccupations, car ils peuvent être équipés de technologies de reconnaissance faciale qui peuvent là aussi soulever des problèmes de liberté individuelle et de droit de la vie privée.

Et sans parler des possibles violations des droits des citoyens, lorsque que l’IA est utilisée dans des systèmes de sécurité et peut comporter des erreurs qui pourraient entraîner des conséquences gravissimes.

De nos jours on connait plusieurs types d’IA, comme les assistants vocaux (tels que Siri, Alexa, Google Assistant), les voitures autonomes, les chatbots (pour l’assistance web), les systèmes de recommandations sur les sites commerciaux ou encore sur les plateformes de vidéos en ligne (Netflix, amazon, etc.), ainsi que les robots industriels programmés pour exécuter des tâches spécifiques avec la capacité de modifier les comportements en fonction des situations changeantes dans leur environnement.

Plus récemment, les IA de création d’images ont beaucoup fait parler d’elles et secoué le monde artistique. Ces IA utilisent des réseaux de neurones virtuels pour apprendre à générer de nombreuses images. Ces systèmes sont entrainés sur de grandes quantités d’images existantes afin d’apprendre les caractéristiques et les motifs communs. Ensuite, ces systèmes peuvent générer de nouvelles images en agençant des pixels en fonction des domaines suggérés par l’utilisateur. Chaque image est nouvelle, inédite et pourtant issue de milliers (ou plutôt des millions) d’œuvres existantes. Cela inquiète certains artistes qui perçoivent l’utilisation de leurs images comme un vol intellectuel en plus de rendre leur métier moins prestigieux, dans la mesure ou des personnes sans la moindre expérience artistique sont capables de produire des œuvres qualitatives rien qu'en confiant à l’IA une sommaire description de leur projet. 



A mon humble avis, les artistes continueront d'exister et de briller. La touche humaine dans les œuvres sera toujours appréciée. Pour l'instant, un œil un minimum entrainé peut faire la distinction entre une image générée par IA et une authentique œuvre humaine. Avec le temps et l'évolution de la technologie, il se peut qu'il devienne de plus en plus difficile de  remarquer la différence. Mais comme toute évolution, il s'agit d'une nouvelle forme d'art associé à l'ère du numérique. Certains rechignent déjà à qualifier ces production d' "art" et on a déjà pu observer de nombreux mouvements de contestation sur des sites majeurs d'exposition artistique en ligne comme ArtStation (et la fameuse bannière "NO AI").

Les noms de Dall-e, Stable Diffusion ou encore Midjourney ont émergé depuis que leur développement a permis d’obtenir des résultats de plus en plus performants. Pour cette occasion, je me suis amusé à illustrer cet article avec des images créées par ces IA de génération visuelle.

Plus récemment, c’est ChatGPT qui fait des émules et toutes les IA dites « text-to-text generation ». Comme pour les procédés générateurs d’images, ils inquiètent autant qu’ils fascinent. En somme, ils apprennent à produire du texte en étant entrainés sur d’énormes quantités de textes (presse, livre, réseaux sociaux, etc.) pour ensuite générer de nouveaux textes en se servant de cet enseignement. Ces textes générés servent ensuite eux-mêmes l’IA pour son entrainement. Grace à cela, on peut utiliser ce type d’IA pour écrire de la promotion marketing, du SEO, des traductions, ou même des articles de blog comme celui-ci. Héhé ! Et si ça se trouve cet article a peut-être été écrit par une IA ? Je ne suis peut-être qu’une machine déguisée en être humain…

Par exemple, ChatGPT peut générer du code informatique dans plusieurs langages afin d'aider les programmeurs à repérer des erreurs dans leurs lignes de code ou à gagner du temps. Cela fonctionne aussi pour corriger du texte, quelle que soit la langue, ainsi que pour créer des macros sur Microsoft Excel, ou bien vous aider à résoudre des problèmes mathématiques.

Quoi qu’il en soit, il va devenir de plus en plus difficile de démêler l’authentique (humain) du virtuel (machine) dans des productions dématérialisées. Et honnêtement, le monde dématérialisé est partout… avec une chance quasi inexistante de revenir en arrière. 

Souhaitons que des règles s'instaurent vite pour ne pas devenir dépendants de ces technologies, car nous nous soumettrions vite à la facilité, et pourrions voir nos capacités intellectuelles diminuer proportionnellement au temps passé à nous reposer sur ces technologies. Que se passerait-il, si pour une raison ou une autre, cette technologie venait alors à disparaitre ? Il faudrait tout de même se poser la question avant de laisser les machines penser pour nous.

Cependant, il y a des bons côtés à cela, car ce sera peut-être grâce à l'IA que nous trouverons des solutions pour changer les courbes négatives de notre civilisation (dérèglement climatique, énergie, organisation, finance, production, etc.).

D'un autre côté, le potentiel créatif des IA est dingue, et elle dispose d’un potentiel énorme pour aider les créatifs et les professionnels à rendre plus rapides des tâches fastidieuses et explorer de nouvelles idées. Toutefois, l’utilisation de l’IA soulève des préoccupations éthiques et juridiques, car il est difficile de savoir si les images et textes générés par l’IA doivent être considérés comme des œuvres originales ou si elles violent les droits d’auteur ou d’autres règles de propriété intellectuelle.



En tant qu’utilisateur de certaines de ces technologies, je suis émerveillé par leur potentiel, et pour autant une part de moi frisonne d’inquiétude car j’ignore à quel point l’humanité saura faire preuve de sagesse quant à l’utilisation de ces technologies. L’Être humain est un animal intelligent mais il reste néanmoins un animal qui hérite d’une forme de bestialité qui aime le pouvoir. Donnez ce potentiel à des personnes fanatiques ou très fortunées, et vous risquez de voir le monde ressembler à ces œuvres troublantes de ce qui était alors de la science-fiction, et désormais de plus en plus proches de la réalité.

Les choses évoluent vite. Les interactions entre l’humain et la machine n’ont jamais été aussi fréquentes. Nos téléphones et ordinateurs sont des compagnons du quotidien. Ils nous permettent de rester connectés en dépit des distances, ils sont autant de petits espions potentiels dans nos poches et nos sacs à main. Entre le piratage et l’intrusion des software traqueurs, il va falloir être d’autant plus vigilant à l’avenir.

Réfléchissons bien à notre attitude. Nous pourrions regretter d’avoir ouvert cette boite de Pandore, car entre le rêve et la dystopie, il n’y parfois qu’un pas.

Ne vous y trompez pas, l’IA est une révolution profonde de l'ère moderne. Il y aura du bon dans son développement, de l’excellence même, mais aussi du mauvais… Espérons cependant que le négatif ne sera pas trop terrifiant. Profitez bien de ce qu’il reste de vos libertés, et battez-vous pour ne pas devenir ni des esclaves de la technologie, ni de ceux qui la contrôlent car la brèche est présente… alors prenez garde à ce qui se trouve de l’autre côté.

En attendant, je vous encourage à expérimenter ces technologies, en guise de divertissement ou d'outil si vous ne l'avez pas déjà fait. C'est assez addictif d'échanger avec une IA, simplement pour le plaisir, par curiosité ou pour tester les limites de ces outils. Vous serez surpris de constater l'étendue des possibilités.


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