Cet article est une petite synthèse de ce que j'ai trouvé d'intéressant sur les recherches visant à définir la conscience, de la noétique au paranormal, autant par le biais de protocoles scientifiques qu'à travers de nombreux témoignages et enquêtes.

Commençons par une question de base : Qu'est-ce que la Conscience ? Sentez-vous poindre le stress du sujet de philo du baccalauréat ? Plutôt que de se lancer dans un argumentaire qui risquerait d'être fallacieux , on pourrait déjà se poser d'autres questions plus simples. Par exemple : la conscience est-elle limitée à des concepts philosophiques, psychologiques et spirituels ?

Aujourd'hui, plus tellement. Prenons pour exemple la noétique, véritable science de la connaissance, qui tente de résoudre les mystères de la conscience par le biais d'une approche systémique,  holistique et métalogique. Son but est de démontrer par l'observation de nos interactions diverses qu'il existe une conscience collective, une sorte de champs psychique auquel nous sommes tous reliés. On lui donne un nom : la noosphère, sorte de siège de la pensée/conscience collective.

Pour ce faire, il existe de plus en plus d'études scientifiques comme le Global Consciousness Project. Ce projet vise à tester des variations dans des séries de nombres produits aléatoirement par informatique et de voir s'ils changent et/ou s'organisent lorsque des événements planétaires surviennent. Le but est de vérifier si les changements dans les humeurs des gens affectent le monde physique. Jusqu'ici, les résultats sont assez surprenants. En l'occurrence, on observe que certains faits de société marquants semblent produire des changements faibles mais significatifs dans les valeurs obtenues... un peu comme si la somme des émotions que nous ressentons était mesurable.

Je ne vais pas m'étendre sur cette étude qui est toujours en cours alors qu'elle commença dans les années 60 et fut poursuivie puis entretenue par Roger Nelson, un spécialiste en psychologie expérimentale et porteur d'une bien jolie barbe blanche.

Roger D. Nelson

L'idée a donné naissance au projet susnommé à l'université de Princeton. Cette recherche vise à démontrer que nos émotions sont connectées.

La physique quantique est également un terrain vers lequel les scientifiques se penchent pour essayer de savoir si notre conscience affecte la matière. J'ai trouvé une conférence assez complexe mais néanmoins fascinante sur le sujet.

Dans ma quête de compréhension de la conscience, je suis allé faire un tour du côté du paranormal, car s'il existe un siège psychique où nos consciences sont liées, alors notre conscience pourrait ne pas se trouver uniquement dans notre cerveau.

Ma question fut la suivante : Si une partie de la conscience existe à l'extérieur de nous, alors qu'en reste-il quand nous mourrons ? Survit-elle ou disparaît-elle dans les abîmes du néant ?

Préférant une approche zététique, j'essaye d'observer le sujet en évitant de sombrer ni dans une croyance fantasque, ni dans le scepticisme aveugle. Dès lors, je me suis tourné autant vers les chercheurs audacieux, que vers les groupes d'investigation et autres "chasseurs de fantômes".

Les premiers scientifiques qui ont suscité ma curiosité sont les neurologues et psychiatres qui se sont penchés sur les patients ayant vécu des états de mort imminente ou NDE (Near Death Experience). Environ 10% des personnes ayant été confrontées à ces situations (Arrêt de l'activité cardiaque, mais aussi cérébrale) relatent se souvenir d'être sortis de leur corps, indépendamment de leur âge, origine culturel, religion, classe sociale, sexe, etc. Cela représente tout de même un nombre élevé de cas qui furent pendant longtemps ignorés, soit parce que les gens n'en parlaient pas (peur d'être pris pour des cinglés) ou parce que trop peu de médecins trouvaient judicieux de prendre ces témoignages au sérieux.

Après avoir collecté une importante quantité de données, certains chercheurs ont commencé à analyser tout d'abord les récits des victimes. C'est le cas du docteur Jean-Pierre Jourdan et de l'IANDS. D'autres chercheurs pratiquent des examens (scanner cérébral, électrodes, etc.) pour tenter de percer les secrets de ces étranges états de conscience (ou d'inconscience... comme vous préférez).

La grande majorité des témoins évoquent en premier une décorporation lors de laquelle ils peuvent scruter l'environnement situé autour de leur enveloppe charnelle. La présence d'une chaleur, souvent représentée par une lumière les accueille et les plonge dans un état de plénitude intense. Les "visions" varient, mais on peut citer la rencontre avec les esprits de personnes défuntes (souvent de la famille), parfois des figures religieuses, des paysages sereins, etc.

Il apparaît également que la plupart des personnes concernées disent qu'à ce moment précis, ils ont accès à la totalité des connaissances et ressentent un amour inconditionnel. Ils reviennent par ailleurs avec une vision du monde nettement pacifique. Paix et respect sont des maîtres-mots dans l'esprit de ces individus. Ils disent réaliser à quel point il est important d'entretenir une relation symbiotique avec la Nature.

Moralité: Pour un monde meilleur, mourrons tous un petit instant et revenons pour tout changer. Blague à part, l'idée de cet aller-retour est intéressante, car cette prise de conscience correspond à un regard plein de recul. Il n'est pas donné à tout le monde de penser en dehors du système pour réaliser ce qui compte vraiment. Peut-être qu'en entrebâillant les portes de la mort, la véritable image de la vie nous est révélée.

Ce qu'on peut noter, c'est que la notion de savoir absolu évoqué par les victimes de NDE pourrait rejoindre celle d'une conscience collective. S'il existe une noosphère sur laquelle tous les esprits sont reliés, l'accès à cette source d'information sans souffrir des limites du corps humain pourrait s'apparenter à une encyclopédie gigantesque.

Si on se prend à imaginer qu'il existe des milliers de civilisations dans l'univers, cette  encyclopédie pourrait être massive et bien au-delà des connaissances humaines. Alors vous me direz: Pourquoi ces gens qui ont frôlé la mort ne deviennent pas des savants à leur retour ? Bonne question, je me la pose aussi. Et bien que j'aie diverses hypothèses, je n'ai pas la réponse.

D'un autre côté, qui dit conscience dit esprit. Il y a certains médiums et spirites qui définissent le monde comme une superposition de dimensions interconnectées. Il y aurait une dimension pour le corps, une ou plusieurs autres pour l'esprit (conscience). Quand le corps meurt la conscience rejoint la dimension à laquelle elle appartient et le corps dépérit.

Tant que nous y sommes, je ne sais pas si vous connaissez l'IFRES (Institut Français de Recherche et d'Expérimentation Spirite). C'est une association qui utilise diverses méthodes assez intrigantes et divertissantes dans ce domaine. Ils tentent de capturer des apparitions spectrales à l'aide d'une brume et de lumière. Paréidolie ? Mystère... Allez voir sur leur site si ça vous intéresse.

Personnellement, je vois San Gohan.

Enfin, il y a le concept de migration de l'esprit/âme à travers la réincarnation, principalement connu chez les bouddhistes. Notre conscience voyagerait d'une existence charnelle à une autre pour apprendre, s'élever et atteindre un niveau de sagesse supérieur.

Alors, qu'en penser ? Je suppose que chacun possède son interprétation du monde et de ce qu'est la conscience. Là où certains pensent que notre conscience nous est prêtée pour faire l'expérience du vivant, d'autres concepts antagonistes suggèrent que tout est confiné dans le cerveau. J'imagine que ni l'un ni l'autre ne détient la réponse exacte, mais qui sait ?

Je me réjouis de voir que la science n'a pas encore abandonné sa mission d'éclaircir toutes ces zones d'ombres, et la frontière entre ce qui est naturel et surnaturel devient de plus en plus fine. Je suis convaincu qu'il est nécessaire de garder l'esprit ouvert, car c'est ainsi que l'impossible peut devenir probable. Et les théories continuent d'abonder... Et vous ? vous avez une théorie ?

Pour mon mot de la fin, ce qui me file un pincement au cœur, c'est de penser que tandis que l'homme avance vers une meilleure définition de la conscience, notre société continue de développer un attachement à des valeurs superficielles qui nous éloignent d'une forme de spiritualité à mon avis plus enrichissante que les planches à billets.