Let's Eat Grandma
septembre 14, 2017
Dans la catégorie "good weird", voici Let's Eat Grandma, une bête à deux têtes pleine de talent et de promesses. Originaire de Norwich (UK) Les jeunes femmes développent une sorte de pop expérimentale psychédélique qui sort des sentiers battus.
Nous sommes en présence de deux adolescents un peu bizarres : Rosa Walton (17 ans) et Jenny Hollingworth (18 ans). Tantôt pimpantes et tantôt glauques, ces sorcières juvéniles aux visages multiples semblent créer une musique à leur image, si bien qu'on ne saurait dire quelles influences guident leur démarche artistique.
Il en résulte une pop décalée qui se veut à la fois morbide, profonde et légère. Dans les mains de Jenny, on voit passer du saxophone, de la flûte, du synthé, de la guitare et de la batterie (parfois plusieurs en même temps). Rosa joue du synthé et chante. D'ailleurs, elles se prêtent toutes les deux à l'exercice du chant, en solo et en harmonie. avec des tessitures qui se marient efficacement.
Il y a là un potentiel très solide. L'atmosphère qui règne dans leur musique est vraiment particulière, genre de trip psychédélique et mystérieux sans être soporifique.
Je dois admettre que j'ai toujours eu un faible pour les ambiances étranges (que ce soit au cinéma ou en musique) qui fait que j'accroche totalement à leur univers. En revanche, je reconnais que ce type de musique peut en rebuter plus d'un.
L'avantage à leur âge, c'est qu'on ose tout. Et j'ai l'impression que ça paye pour l'instant. Le premier album I, Gemini (2016) marche assez bien et les jeunettes ont déjà eu droit à un passage chez Jools Holland (Si vous ne le savez pas, Later... With Jools Holland est en quelque sorte le Taratata britannique) ainsi que dans un festival new-yorkais, en recevant au passage des critiques très positives.
On voit qu'elles s'amusent dans ce qu'elles font, avec une note d'humour bien dosée. Quand on leur demande leurs sources d'inspirations, elles évoquent les memes d'internet (d'où le nom du groupe...), la télé ou encore des situations très banales voire saugrenues. Loin d'intellectualiser leur concept, on peut espérer qu'elles ne basculeront pas dans la facilité tout en continuant de nous proposer une musique originale.
Mon baromètre de plaisir est au beau fixe quand j'écoute Let's Eat Grandma. C'est un de mes gros coups de cœur de l'année.
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