Patti Yang est l'artiste trip hop/électro que je vous propose de découvrir. Originaire de Pologne, le talent de cette femme n'a rien à envier aux autres artistes de sa catégorie, sauf peut-être leur renommée. Elle nous propose un univers riche, évolutif et puissant qui mérite amplement d'être exploré.

Bien qu'on trouve son nom orthographié Pati Yang avec un seul "t" un peu partout, j'ai choisi de me référer à la page Facebook actuelle de l'artiste où la consonne est doublée. Je ne sais pas d'où vient cette particularité.

Quoiqu'il en soit, Patrycja Hilton (son vrai nom) n'est pas une petite nouvelle dans le milieu. Cela fait maintenant 20 ans qu'elle mène une carrière professionnelle dans la musique. Bien évidemment, il est plus difficile de sortir de l'ombre quand on vient de Pologne, face à d'autres groupes comme Portishead, Tricky ou Sneaker Pimps, purs produits britanniques nés dans le berceau du trip hop.

Alors venons-en tout de suite au contenu de la musique de Patti Yang. Quatre albums, un EP, et quelques clips à son actif. Le trip hop concerne les trois premiers albums intitulés Jaszczurka (1998), Silent Treatment (2005) et Faith Hope & Fury (2009). Enfin Wires & Sparks (2011), dernier en date qui entrera davantage dans la catégorie electro pop.

La belle blonde nous envoie un son qui a su évoluer d'années en années, sans perdre son âme en route. Je vous propose un petit tour d'horizon vite fait...

Jaszczurka, le premier opus, est un concentré de trip hop planant et électrique, typique du genre de choses qu'on entendait dans les années 90. Je ne pourrais pas trop parler du contenu des paroles étant donné que celles-ci sont à moitié en polonais et en anglais. Ceci dit, il y a un mélange d'histoires fantastiques, de sentiments liés à des relations amoureuses et enfin des licences poétiques qui n'ont de sens que pour l'auteure et qui peuvent être interprétées de multiples façons.

Je trouve qu'il y a une bonne qualité dans la composition et une ambiance un peu plus crade comparé aux productions de groupes de la même époque tels que Moloko ou Zero 7.

Ensuite, Silent Treatment est un album apaisé. Les compositions sont soignées mais aussi accessibles à une plus grande gamme d'auditeurs. De belles mélodies, des titres planants, une énergie contenue et maîtrisée, font de cet album un recueil de tubes en puissance. Quand j'écoute cet album, j'ai l'impression d'écouter une succession de grands classiques trip hop façon Blue Powder Power Milk de Hooverphonic. L'anglais est définitivement adopté pour le chant, preuve de l'adaptation de l'artiste et de sa volonté à vouloir franchir les frontières.

Faith, Hope & Fury atteint une sorte d'accomplissement selon moi. Patti Yang pouvait difficilement faire mieux, alors allez-y les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes. Cet album est du nectar... mon préféré sans aucun doute.

Enfin, je qualifierais Wires & Sparks comme un album de transition et/ou d'expérimentation. L'artiste propose un changement de genre, même si la pomme n"est pas tombée loin de l'arbre. Cette incursion dans le milieu de l'électropop est une réussite. Elle peut décevoir les fans de la première heure, mais d'un autre côté, cette production a le potentiel pour conquérir une autre gamme de mélomanes.

A mon goût, on peut largement inclure Patti Yang dans la catégorie "underrated". A 37 ans, elle prévoit un nouvel album sous l'appellation Patti Yang Group, apparemment prévu pour 2017. La fin de l'année arrive à grands pas, donc j'attends avec impatience l'arrivée du nouveau-né.

Le single Anonymous Face sorti en 2015, semble nous montrer la voie de ce qui garnira la future galette. Un retour aux sources est fort probable et ça me plait bien! J'espère que vous y trouverez votre compte.