Alice Lewis

septembre 18, 2017


Alice Lewis est une artiste française consciencieuse et inspirée. Sa musique électropop nous emmène dans l'intimité de sa solitude à travers un paysage sonore teinté de mélancolie et de rêverie.

Alice Lewis a grandit au Royaume-Uni, bercée par les Beatles, Kate Bush, Deep Purple, etc. Elle étudie aux Beaux-Arts pour finalement choisir la musique comme forme d'expression. Elle est allée en Chine pour étudier l'opéra et à Taiwan pour apprendre la cithare, puis elle est passée par la composition de musiques de films et de publicités. Elle a aussi été choriste pour l'album Politics de Sébastien Tellier.

Seule dans son antre, elle compose des ballades aux influences variées. Sa créativité est en partie due à l'expérimentation d'instruments qu'elle récupère à travers le monde. Parmi les instruments qu'elle utilise, il y en a un qui m'amuse beaucoup: l'omnichord. Il crée un son très "eighties" à la fois léger et coloré, tout comme le look d'Alice Lewis. Mention spéciale pour la coupe de cheveux à la Sarah Connor du premier Terminator.

Beaucoup de ses chansons me font penser à des comptines tantôt sombres et émouvantes, où la musicalité est toujours très bonne. Comme Annie Clarke et Alison Goldfrapp, son travail donne l'impression que chaque morceau a été travaillé avec la même énergie.

La voix éthérée d'Alice Lewis nous raconte des histoires avec beaucoup de douceur, à laquelle s'ajoutent des chœurs qui me rappellent évidemment l'un des point fort d'un certain groupe de Liverpool des années 60, en particulier sur la version studio de la chanson intitulée Rolling Game.

Son premier album No One Knows We're Here (2010) est produit par Ian Caple (Bashung, Tricky) au Royaume-Uni. Une atmosphère assez épurée et féerique s'en dégage et promet 36 minutes d'évasion. Le second, Your Dreams Are Mine (2015), produit par Maxime Delpierre et Frederic Soulard est mon album préféré de l'artiste, sans doute parce qu'il y a une sorte de climat planant façon trip hop qui m'est cher, mais aussi parce qu'il y a une véritable puissance qui émane de cet opus. Le morceau Nothing I Could Say illustre bien le propos.

En compagnie d'Alexandre Chatelard, Alice commence à tenter en français (Sans compter l'expérience du film "Le Renard et l'Enfant"), dans Amour Asymétrique. Un exercice périlleux pour une artiste qui n'avait utilisé dans ses album que la langue anglaise et sa célèbre musicalité. Reconnaissons qu'il est assez rare de trouver de "bonnes" sonorités en français dans la chanson, car soit ça sonne rugueux, soit ça sonne pompeux ou ringard. Pour moi, le meilleur dans ce domaine reste le grand Serge Gainsbourg.

Du coup, il faut s'habituer à cette nouveauté et à mon goût, le résultat est en dent de scie. La musique est indiscutablement bien conçue, mais le français ne paye pas à tous les coups. Dans le titre Amour Asymétrique ça me tire un peu la grimace, alors que dans La Reine Au Sang Bleu, ça passe tout seul.

Quoiqu'il en soit, Alice Lewis est une perle dans le paysage musical français. La radio FIP fut la première (la seule?) à diffuser ses titres et je trouve terriblement dommage que cette artiste ne soit pas plus répandue sur les ondes. En ce qui me concerne, je peux écouter ses albums en boucle sans me lasser et je l'écoute depuis plusieurs années. 

Donc, si vous aimez... partagez!

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